Prix moyen maison au Canada: chiffres, tendances et analyse

489 900 dollars. Cette somme, qui aurait pu sembler extravagante il y a dix ans, s’impose désormais comme le nouveau standard du marché résidentiel au Québec en ce début 2024, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. Montréal évolue en marge, avec une progression plus timide, pendant que certaines régions périphériques voient leurs prix s’envoler à deux chiffres.

La flambée des taux d’intérêt n’a pas calmé l’ardeur des acheteurs dans plusieurs zones. Pourtant, le nombre de transactions reste loin des sommets d’avant la pandémie. Plusieurs signaux économiques laissent entrevoir un marché en voie de rééquilibrage d’ici l’année prochaine.

Le marché immobilier au Québec : où en sommes-nous en 2024 ?

Début 2024, le marché immobilier québécois défie les pronostics. Malgré la remontée des taux, les prix des maisons continuent d’avancer, portés par une demande qui ne fléchit pas dans de nombreux secteurs. Le prix médian des maisons unifamiliales s’affiche désormais à 489 900 dollars, d’après les plus récentes données de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. À Montréal, la hausse reste plus contenue. Les régions des couronnes nord et sud se distinguent par des bonds beaucoup plus marqués.

Quelques chiffres illustrent la situation :

  • Volume des ventes : en recul de 14 % par rapport à 2023, signe d’une activité ralentie.
  • Nouvelles inscriptions : progression légère, mais toujours en deçà de ce que l’on observait sur la dernière décennie.
  • Indice des prix : la hausse se fait plus modérée, symptôme d’une stabilisation en cours.

Sur le terrain, les contrastes sautent aux yeux. Le marché des maisons unifamiliales reste sous tension, faute de logements disponibles. Les quartiers centraux de Montréal voient leur croissance plafonner, alors que certaines couronnes, exposées à la pression démographique et à la rareté, enregistrent des hausses spectaculaires. Le rapport entre nouvelles inscriptions et ventes montre une amorce d’équilibre, mais la rareté pèse encore lourd.

Cette configuration s’inscrit dans une phase où la confiance des acheteurs vacille, ébranlée par des taux hypothécaires plus élevés qu’avant. Mais la progression des prix s’installe, révélant les failles structurelles du marché immobilier québécois.

Quels sont les chiffres clés et les prévisions pour 2025 ?

Au printemps 2024, la moyenne nationale du prix des maisons au Canada se stabilise autour de 700 000 dollars, selon l’association canadienne de l’immobilier. Ce chiffre dissimule de fortes disparités régionales : Vancouver et Toronto dépassent largement cette barre, à l’inverse des provinces atlantiques qui restent sous les 350 000 dollars. Le prix médian suit une courbe similaire, avec une augmentation annuelle estimée à 2,5 %.

Voici les tendances qui se dessinent à l’échelle nationale :

  • Volume des ventes : moins de 500 000 transactions attendues pour 2024, un niveau qui reste bas sur dix ans.
  • Taux hypothécaires : la stabilité autour de 5,5 % limite l’accès à la propriété.
  • Taux d’inoccupation : plusieurs grandes villes affichent moins de 2 %, renforçant la pression sur le marché locatif.

Pour 2025, les analystes envisagent une hausse modérée des prix, alimentée par une demande vigoureuse et un inventaire qui peine à se reconstituer. Une baisse du taux directeur par la banque du Canada demeure envisageable, mais l’incertitude domine encore. Le marché immobilier canadien pourrait revenir à un rythme plus apaisé, loin de l’effervescence de 2021. Certaines zones, comme le Grand Toronto, Montréal et la Colombie-Britannique, réclament une attention particulière, tant les variations de prix de vente y sont sensibles.

L’indice des prix des propriétés restera le repère à suivre. Il traduit la tension continue entre une offre toujours limitée et une demande qui ne faiblit pas, alors que la construction neuve peine à répondre à la poussée démographique.

Montréal à la loupe : évolution des prix moyens par quartier

À Montréal, le marché immobilier se fragmente en quartiers aux trajectoires contrastées. Début 2024, le prix moyen d’une maison unifamiliale gravite autour de 560 000 dollars d’après Centris. Mais la réalité diffère d’un secteur à l’autre : sur le Plateau-Mont-Royal, l’offre se fait rare ; à l’est de l’île, les prix restent plus accessibles.

Dans le centre et l’ouest de la ville, la demande pour les appartements en copropriété reste très forte, tirée par la localisation et le potentiel locatif. Le prix médian des copropriétés dépasse maintenant 410 000 dollars dans le Sud-Ouest, tandis qu’il reste sous les 350 000 dollars à Hochelaga-Maisonneuve. Les plex, piliers de l’habitat montréalais, affichent une stabilité autour de 750 000 dollars pour un triplex à Rosemont ou Villeray.

Quelques chiffres clés pour comprendre la dynamique actuelle :

  • Le marché des maisons unifamiliales connaît une hausse de 3 % sur un an, portée par la rareté des nouvelles inscriptions.
  • Le volume des ventes reste bas, conséquence directe des taux élevés et du manque d’offres.
  • L’indice prix révèle une segmentation nette : quartiers du centre sous pression, périphéries en progression plus douce.

Le marché immobilier montréalais évolue au rythme des mouvements de population et des arbitrages entre coût et qualité de vie, dessinant des évolutions distinctes selon les quartiers.

Agent immobilier donnant les clés à une famille devant une maison moderne

Facteurs économiques, politiques et sociaux : ce qui façonne le prix des maisons

Le prix moyen maison au Canada ne découle pas du hasard : il émerge d’un faisceau de forces économiques, sociales et politiques. La banque du Canada ajuste son taux directeur, ce qui se répercute sur les taux hypothécaires. Depuis 2022, ces hausses ont limité la capacité d’emprunt des ménages et ralenti le volume des ventes. Le marché immobilier doit composer avec ce nouveau contexte, mettant en difficulté les primo-accédants qui se retrouvent plus vulnérables face à l’évolution du crédit.

La démographie joue, elle aussi, un rôle déterminant. L’immigration soutenue alimente la croissance de la population active, amplifiant la pression sur le marché locatif et la demande en logements neufs. Les choix politiques en matière d’immigration influencent directement l’inventaire immobilier et, par ricochet, le prix des propriétés.

Du côté de la construction résidentielle, les défis s’accumulent. Les coûts des matériaux, soumis à des tarifs douaniers fluctuants, compliquent le lancement de nouveaux chantiers. Les contraintes liées à l’aménagement du territoire et à la réglementation freinent aussi la création de logements neufs dans les grandes villes. Les investisseurs institutionnels, présents sur le marché du multilogement, influencent également l’évolution des prix, ce qui peut nuire aux ménages en quête d’un premier toit.

Voici les grandes tendances qui pèsent sur l’équilibre du marché :

  • La hausse continue des loyers accentue la pression sur le marché de l’habitation.
  • La croissance démographique et le ralentissement de la construction neuve déstabilisent la rencontre entre l’offre et la demande.

Le marché de l’immobilier canadien trace sa route entre incertitude, adaptation et défis. Les acheteurs et vendeurs avancent, lucides, dans un paysage qui ne cesse de se redessiner, et personne ne sait encore à quoi ressemblera la prochaine étape.